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Dialogues constructifs sur les enjeux ESG : Impliquer ses parties prenantes
RÉSILIENCE CLIMATIQUE
Par

Alyssa Boily-Simard

JCCM

De nos jours, de nombreuses organisations ont pris conscience de l'importance de s'orienter vers des pratiques durables et responsables. À cet égard, il est devenu essentiel d'intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les stratégies d'entreprise. Cependant, un défi persiste : comment entamer un dialogue constructif sur les questions ESG avec ses parties prenantes. Dans cet article, nous examinerons les diverses approches et moments clés permettant de susciter un dialogue constructif.

Pour mieux introduire le sujet, Anne-Josée Laquerre, Directrice générale et co-initiatrice de Québec Net positif, ainsi que Rachel Lefrançois, Coordonnatrice à la transition et au développement durable chez Québec Net positif, tenaient à rappeler l'importance des trois axes fondamentaux de l'acronyme ESG, qui représentent respectivement l'Environnement, le Social et la Gouvernance.

L'aspect environnemental concerne l'impact sur les ressources naturelles et la durabilité financière. Le volet social, quant à lui, englobe les relations avec les parties prenantes. Enfin, la gouvernance concerne principalement la conformité, l'éthique et la structuration de l'organisation. Ces aspects interconnectés favorisent la durabilité et la création de valeur à long terme pour toutes les parties prenantes impliquées.

Anne-Josée souligne qu'il existe toujours deux angles à chaque aspect de l'ESG, malgré la multitude d'enjeux à prendre en compte.

Prenons l'exemple du volet environnemental. Nous pouvons observer deux angles distincts : tout d'abord, l'impact de l'entreprise sur les changements climatiques, impliquant la mesure des émissions de gaz à effet de serre, la mise en œuvre d'actions pour réduire son empreinte écologique, etc. Le deuxième angle concerne l'impact des changements climatiques sur l'entreprise elle-même.

Cette double matérialité crée de nombreux enjeux lorsqu'il s'agit d'engager un dialogue avec les parties prenantes. Comment faire un choix éclairé dans ce contexte ? Il est essentiel de s'appuyer sur les spécificités de notre organisation et du secteur dans lequel elle opère afin d'analyser la pertinence de ces différentes problématiques. Cela permettra éventuellement d'identifier les enjeux les plus importants et de se concentrer sur ceux qui sont prioritaires.

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Catalyser l'action climatique : pressions et opportunités pour les entreprises

Au Québec, 82% des entreprises posent des actions en lien avec l’ESG. Lorsque l’on se penche afin de définir de quel type il s’agit, on remarque que l’action climatique reçoit significativement moins d’attention que l’action sociale, par exemple. Il s’agit donc d’un sujet qui est important d’aborder au sein des organisations.

Dans ce contexte, Québec Net Positif se demande quelles sont les pressions exercées sur les entreprises du Québec pour les inciter à mettre en œuvre des actions climatiques.

Grâce à un baromètre de transition écologique des entreprises, Québec Net Positif a découvert que la principale source de pression pour les PME du Québec provient de l'interne, plus précisément des employé.e.s. En revanche, pour les grandes entreprises, la pression provient principalement des normes légales et réglementaires, suivie de la pression exercée par les clients et leurs concurrents.

Dans ce contexte, quels sont les moments clés et les opportunités qui se présentent pour susciter un dialogue constructif avec vos parties prenantes sur les différents aspects ESG et encourager l'action? Voici une liste non exhaustive des opportunités à saisir :

  • Lorsque votre organisation fait l'acquisition d’un nouvel équipement (fournitures de bureau, ordinateurs, etc.);
  • Lors de variations d'exigences de la part de vos clients, s’assurer auprès de vos fournisseurs d’un approvisionnement responsable;
  • Mobiliser et consulter les clients dans l’action climatique et prioriser l’achat local;
  • Se questionner quant à la raison d’être de l’entreprise;
  • Engager la direction afin de faciliter le changement et les impacts positifs.

Le phénomène Greenwashing

Lorsque votre entreprise s'exprime publiquement, en tant qu'employé.e, vous vous retrouvez en quelque sorte qu'ambassadeur.rice. Nous constatons actuellement des entreprises adoptant une position très positive quant à leurs actions environnementales, alors que leurs opérations ne sont pas alignées sur ce même niveau. Cela crée un écart entre le discours public et la réalité, ce qui peut diminuer la confiance de manière générale. Ce phénomène est souvent qualifié d'"écoblanchiment" ou de "greenwashing".

Selon le Baromètre de Québec Net positif, seulement 18% des dirigeant.e.s d'entreprises sont capables d'expliquer en leurs propres mots ce qu'est l'écoblanchiment (greenwashing). Il est essentiel de noter que la plupart des personnes qui pratiquent l'écoblanchiment ne sont pas conscientes de le faire. Un effort collectif est donc nécessaire pour mieux comprendre ce concept, le reconnaître et être en mesure d'engager un dialogue constructif afin de prendre des mesures positives à cet égard.

Les principaux freins à l'action

Les freins entravant le passage à l'action des pratiques écoresponsables sont les mêmes depuis plusieurs années. Parmi eux, on retrouve le manque de ressources financières, le manque de temps, le manque d'informations sur le sujet, et bien d'autres encore. Cependant, la mise en œuvre d'actions écoresponsables peut contribuer à atténuer, voire éliminer partiellement ces freins. Notamment :

  • Stimuler le sentiment de fierté et d'appartenance des employés;
  • Créer et offrir des produits, solutions et services qui correspondent aux nouveaux besoins et aux attentes du marché;
  • Se positionner en tant qu’employeur de choix et attirer de nouveaux talents;
  • Renforcer l’image de marque et la réputation de l’entreprise;
  • Se positionner en tant que fournisseur de choix, préserver et consolider la relation avec les clients et les grands donneurs d’ordre.

Une perspective comportementale à la transition écologique

Ghina El Haffar, chercheuse postdoctorale à l'Université McGill, offre une perspective comportementale essentielle à la transition écologique. Elle se penche sur la question de l'intégration de l'axe environnemental dans la stratégie et la vision d'une entreprise. Pour que cela soit authentique et véritablement intégré dans l'entreprise, il est essentiel de prendre en compte le facteur humain, en y ajoutant motivation et proactivité à l'aspect environnemental.

Toutefois, pour chaque changement de comportement, on rencontre une forme de résistance. Cette résistance est souvent liée à des barrières psychologiques qui empêchent l’action.

Deux types de barrières à l’action ont été soulevées :

1. Le coût psychologique, qui fait référence aux efforts mentaux qu'une personne endure face à l'intangibilité des effets du changement climatique, qui sont souvent difficiles à contrer par des actions concrètes. Cette incertitude constante peut entraîner une fatigue et une surcharge émotionnelle.

2. La forte variabilité entre employé.e.s, qui réfère au fait que chaque individu aborde la transition écologique et l'action environnementale de manière différente. Par conséquent, les employé.e.s au sein d'une organisation peuvent se trouver à des niveaux de familiarité différents avec le sujet.

Afin de contrer ces barrières, des solutions sont envisageables.

Banque d'idées : Une approche comportementale peut être utilisée pour favoriser l'engagement des employé.e.s dans la transition écologique. Une initiative simple, mais efficace qui consiste à mettre en place une banque d'idées, qui se base sur les compétences existantes des employé.e.s. Cela permet de réduire les obstacles et les frustrations potentiels. Les employé.e.s les plus avancé.e.s dans leur parcours peuvent ainsi partager leurs connaissances et informations avec les autres.

Implication sur mesure : Pour faire face à la grande variation entre les employé.e.s, une approche d'implication sur mesure peut être adoptée. Cette approche vise à fournir un accompagnement guidé et durable, permettant aux employé.e.s d'avoir une autonomie de choix dans leur participation. Cela permet de prendre en compte les différentes compétences, intérêts et niveaux de familiarité avec le sujet, afin de garantir une implication adaptée à chacun.e.

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