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Cette image illustre bien la perméabilité de nos frontières idéologiques, surtout en période de turbulences politiques. Et c’est exactement ce qui se produit depuis que le « virus Trump » a refait surface à Washington.

Nous avons le privilège de vivre dans une société qui valorise l’ouverture, l’égalité et le respect des différences. Ces valeurs ne sont pas accessoires : elles sont le socle de notre identité collective. Mais ce socle est plus fragile qu’on ne le croit.

Même si certain.e.s nous croient immunisé.e.s par des principes bien ancrés, l’influence des États-Unis sur nos politiques sociales et corporatives est bien réelle. Les politiques d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI), pourtant largement soutenues ici, n’y échappent pas.

Plusieurs entreprises américaines ont été contraintes d’abandonner leurs engagements en matière d'EDI sous la pression de courants politiques conservateurs. Comme le souligne l'article paru dans Le Devoir, au Canada, la situation est différente. Les filiales de ces entreprises cherchent à rassurer les consommatrices et consommateurs, tout en jonglant entre conformité légale et cohérence avec leurs convictions profondes.

Ce n’est qu’un exemple des turbulences idéologiques qui risquent de secouer notre société sous l’influence de nos voisins du Sud. Pourquoi attendre que nos fondements soient fragilisés pour réagir ? Qu’il s’agisse de développement durable, d’égalité entre les genres, de démocratie ou de liberté d’expression, nos principes doivent être défendus avec constance et conviction.

C’est pourquoi je crois qu’il est temps de construire un mur idéologique, non pas pour nous isoler, mais pour protéger ce qui nous unit.

Ce rempart, c’est celui de la vigilance, de l’engagement et de l’action collective. Et pour le bâtir solidement, nous devons agir sur plusieurs fronts, notamment :

• Légiférer : il est essentiel que les gouvernements renforcent les cadres juridiques qui encadrent non seulement les politiques d’EDI, mais aussi celles liées aux mesures favorisant la transition socioécologique et assurant des conditions qui promeuvent le bien-être au travail. Il faut des lois ambitieuses, claires et contraignantes qui protègent les droits des personnes, l’environnement et les principes d’inclusion.

• Créer des incitatifs : les entreprises qui adoptent des politiques corporatives alignées sur nos valeurs doivent être reconnues et encouragées. Cela peut passer par des avantages fiscaux, des certifications valorisées dans les appels d’offres publics, ou encore des programmes de reconnaissance sectorielle.

• Entreprise en santé – Norme CAN/BNQ 9700-800, qui place le bien-être des employés au cœur de la stratégie;

• B Corp, qui atteste de la responsabilité sociétale et environnementale;

• 5-Star Diversity, Equity and Inclusion Employer, décernée par Canadian HR Reporter, qui récompense les politiques d’EDI exemplaires.

Mais le gouvernement ne peut agir seul. Les entreprises d’ici ont un rôle de premier plan à jouer dans la défense de nos valeurs. Elles doivent faire de ces principes fondamentaux des piliers de leur vision, de leurs pratiques et de leur culture interne.

La jeunesse d’affaires aspire plus que jamais à construire un avenir à son image, fondé sur l’équité, la responsabilité et l’innovation. À la Jeune Chambre de commerce de Montréal, nous avons la vision, les idées et la volonté d’agir. Par nos priorités stratégiques, nous sommes un catalyseur de changement.

Pour transformer cette volonté en mouvement durable, il faut un élan collectif. Il est essentiel que chaque entreprise, chaque leader, chaque citoyen.ne s’engage à défendre les valeurs qui nous définissent.

L'EDI n’est pas une mode. La durabilité n’est pas une option. Le bien-être au travail n’est pas un luxe. Ce sont les piliers d’une société forte, juste et résiliente.

Ensemble, affirmons haut et fort nos convictions. Ensemble, bâtissons une économie audacieuse, inclusive et durable. Une économie qui nous ressemble.