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La crise climatique représente un défi majeur qui nécessite une action collective. À titre de jeune professionnelle œuvrant en arts et culture, j’ai eu l’occasion de voir de près comment le secteur culturel montréalais peut se mobiliser pour la cause environnementale grâce à des projets collaboratifs, initiatives concrètes prises par plusieurs institutions culturelles pour contribuer à la transition socioécologique.

Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large où, au Québec, la gestion des ressources reste un défi majeur toutes industries confondues. En effet, en 2021, l’indice de circularité de l’économie du Québec était de seulement 3,5%, soit la moitié de la moyenne mondiale de 8,6%. Cela signifie que 96,5% des ressources sont gaspillées, perdues ou immobilisées dans des stocks et ne sont pas réintroduites dans le système de production.

C’est précisément face à ce constat que des initiatives comme celles menées par les organisations culturelles prennent tout leur sens et peuvent être répliquées par d’autres.

Plusieurs compagnies de théâtre, telles que Duceppe, le Théâtre de Quat'Sous, le Théâtre Denise-Pelletier et le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, se sont associés pour développer une initiative collaborative, visant à mutualiser les ressources et les équipements utilisés dans la création théâtrale. Orchestré par Écoscéno, l'objectif principal de ce projet est d'encourager la réutilisation des éléments de décor et des accessoires, plutôt que chaque compagnie achète ou construise ses propres décors, constituant ainsi un pas significatif vers des pratiques plus écoresponsables.

En répartissant leurs ressources, ces établissements théâtraux réduisent leurs coûts et limitent les déchets associés à la production. Non seulement cette approche diminue l'empreinte environnementale, mais elle favorise aussi la créativité en permettant à chaque compagnie d'accéder à un répertoire diversifié de matériaux. En adoptant une approche circulaire de la création artistique, il devient donc possible de réduire l'utilisation de nouvelles matières tout en offrant une seconde vie aux décors et accessoires.

Les pratiques durables adoptées dans le secteur culturel, bien qu’elles puissent sembler modestes à première vue, ont un réel impact positif sur la communauté. Toutes les organisations, peu importe leur taille ou l’industrie à laquelle elles appartiennent, peuvent tirer parti de la collaboration afin de réduire leur impact environnemental. En partageant des ressources et en adoptant une approche circulaire, chaque acteur a la capacité d’agir en faveur d’un avenir plus durable.

La culture a un rôle clé à jouer dans la transition socioécologique. Une initiative, comme la mutualisation des équipements au sein des théâtres, est un exemple inspirant qui illustre que le changement est possible. En adoptant des pratiques écoresponsables, le secteur culturel ne fait pas que réduire son impact; il inspire un mouvement plus large vers la durabilité.

Source:

Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec, Circle Economy et RECYC-QUÉBEC, 2021